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Scénario difficile pour les abeilles ce printemps

15h20 - 12 juin 2024 - par Sophie Dalloz Photos J. Roulin, S. Dalloz
Scénario difficile pour les abeilles ce printemps
- © Julie Roulin

Les abeilles sont habituées à leur climat, les reines connaissent l'ordre des saisons. Le problème c'est lorsqu'il y a de forts changements de température, comme maintenant.

Comme nous l'expliquait, Bruno Ronzel, apiculteur sur Doucier, "Un hiver doux, tout était alors en avance, trop en avance, nous avons eu une ponte fin janvier qui s'est développée en février, le cycle était enclenché. Sauf que le mois d'avril a été très froid et humide, sans discontinuer, le pire car les abeilles n'avaient pas de nourriture alors que la colonie était lancée. Le printemps représente une des meilleures périodes, entre les fleurs de pissenlit, de l'acacia, des arbres fruitiers, les abeilles trouvent le nectar de partout". Il ajoutait "Nous connaissons le plus mauvais scénario. Les ruches précoces, il nous a fallu les nourrir". Les abeilles ne pointent plus le bout de leurs ailes dehors. Elles attendent que le thermomètre se stabilise à 10°C minimum. Trop occupées à tenter de réchauffer leur ruche. Elles doivent chauffer l'essaim à 37°C pour que le couvain et la reine restent au chaud et elles s'épuisent ; seules les plus puissantes résistent.

Comment s'y prennent-elles ? Pour créer de la chaleur, les abeilles tremblent, font aller leurs muscules sur les ailes. Il leur faut beaucoup de carburant : le nectar.

M. Ronzel nous précisait qu'actuellement, les abeilles sont sélectionnées dans les ruches, ils existent les productives et les résistantes. "Ce sont les productives qui ont le mieux résisté, surprenant". Avec la transition climatique, l'adaptation sera compliquée pour les abeilles. Il reconnaît qu'il arrive à protéger ses abeilles du varoi, un acarien parasite des abeilles, cependant les apiculteurs bio ne sont pas armés face à ce prédateur, une difficulté supplémentaire pour eux. Avec la météo qui s'arrange, la fauche, la tonte a repris, mettant aussi en péril les récoltes de nectar des abeilles. Une saison très compliquée pour nos insectes mellifères.

Les abeilles naturelles, un autre sujet qui inquiète très fortement notre apiculteur. Il ne reste plus que des abeilles naturelles, comme autrefois, sur l'Ile de Groix, les abeilles noires. Les locataires des ruchers sont toutes des abeilles sélectionnées aujourd'hui.

Jusqu'à ces dernières années, il était souvent appelé par des bûcherons qui découvraient un essaim dans le tronc d'un arbre, des abeilles naturelles. Depuis 3 ans il n'est plus sollicité, ces types d'essaims ont disparu. Les colonies ont été décimées par le varoi, ce qui l'amène à un constat, "les abeilles ne peuvent plus vivre sans l'homme".

Espérons que la météo sera vite aux côtés des apiculteurs, nous savons tous combien le rôle pollinisateur des abeilles est primordial, elles sont un acteur vital de notre nature.

A notre échelle, un coup de pouce avec des plantes mellifères, lavande, sauge, tournesols...

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