La dictée des grands !
Samedi 6 avril, ce sont 12 personnes qui ont pris la direction de la salle du temps libre pour aller à la rencontre d'une dictée choisie par Alain Rigaud, ancien maire du village et ancien professeur de lettres. Chacun a monopolisé toutes ses connaissances pour donner le meilleur de soi et éviter les pièges de ce texte où les surprises ne manquaient pas. Voici la copie de celui-ci si vous désirez gagner en assurance en la matière.
Dans la cour des grands,
Aux âmes bien nées, la valeur attend-elle le nombre des centimètres ? Il est à souhaiter que non, car force serait alors d'admettre que la grandeur de la France n'est plus ce qu'elle était ! Ceux qui, au premier chef, sont censés l'incarner, en l'occurrence nos présidents de la République, ne symbolisent-ils pas cet insidieux affaissement que, des plus insolemment décrypte une étude cueillie sur la Toile ? C'est qu'entre le quasi deux mètres qu'a mesuré celui-là et le mètre soixante-huit qu'atteignait celui-ci (et encore, à condition que se hérissassent ses mèches poivre et sel devant les courbes du chômage que seul un DSK eût pu trouver affriolantes !), il y a un gouffre, pour ne pas dire un abysse.
Celui-là, qui mit si haut la barre et ne semble pas près de partager son pinacle, c'était (qui ne s'en fut douté ?) l'impressionnant Charles de Gaulle. Un mètre quatre-vingt-treize en réalité mais son képi de général deux étoiles faisait le reste... De quatre centimètres plus petits, Valéry et Jacques sont deuxièmes ex aequo. Il fallait bien que quelque chose les réunît : l'un a fait élire l'autre, l'autre a fait de l'un son Premier ministre, mais les deux s'abhorrent ! Il n'était que de voir ces chiens de faïence se toiser avec condescendance quand ils se côtoyaient au Conseil constitutionnel... Quelque soixante millimètres plus bas, les talonne le clerc Pompidou, natif d'un beau bourg cantalien.
« Mais ça, c'était avant » ! crissent les railleurs, prompts à voir les tom-pouce dans nombre de ceux qui ont suivi. Dos à dos à un mètre soixante-treize, on trouve les deux François. Cependant si Mitterrand le madré n'était pas né de la dernière pluie, il se peut que Hollande, sous le coup des averses qu'il s'est fadées ès qualités ait rétréci au lavage ! Que dire enfin, de celui à qui ses cent soixante-huit centimètres ont valu l'infamant sobriquet de « petit Nicolas » ? Sinon qu'à grand renfort de talonnettes, voire de piédouches camouflés derrière ses pupitres, il se sera ingénié à prendre de la hauteur : tant il est vrai que, si vous n'êtes pas de taille dans ce job, on conclura bien vite que vous ne faites pas le poids !
Sophie Hennemann
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