Présentation d'une femme libre en 1941-1942
Samedi 14 octobre, 70 personnes se sont retrouvées à la salle du temps libre pour suivre une présentation, proposée par Monsieur Alain Rigaud, professeur de lettres et ancien maire de la commune. Le portrait de Madame Juliette Rabinovitch, née Charon, a été peint au travers de ses engagements dans des actions charitables mais aussi dans sa volonté de liberté de penser et de s'exprimer. Avec son mari, ils avaient installé un atelier dans le sous-sol de leur demeure où travaillaient une vingtaine d'ouvriers lapidaires, pour la plupart assez jeunes. Le village, à cette époque, est divisé en deux clans assez marqués, les catholiques d'un côté et les socialistes de l'autre. C'est à ce moment-là que le Maréchal Pétain va créer la légion des combattants avec des sections départementales et communales. C'est ainsi qu'une rumeur naît selon laquelle à l'usine Rabinovitch, on écoute la radio de Londres et on a des idées communistes. L'accusatrice est une jeune fille dont le père est à la légion et les gendarmes viennent chercher Madame Rabinovitch, qui sera jugée et condamnée à 8 mois de prison. Mais cette femme d'honneur ne mettra jamais en cause aucun de ses ouvriers et saura garder toute sa dignité pendant sa détention. Pendant cette période, elle recevra 110 lettres dont des extraits ont été lus lors de cette présentation. Une femme d'honneur dans des temps troubles où l'unité nationale a été malmenée et où les combats pour la liberté ont fait rage. Voici une belle initiative qui ne demande qu'à être renouvelée.
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