L'Histoire doit s'écrire
Ce samedi 17 juin une page de l'Histoire de Septmoncel était réouverte pour la 79e année en mémoire du jeune Julien Mandrillon, agent de liaison du Maquis du Haut-Jura qui était abattu par les Allemands, à Clavières.
Mais aussi en mémoire de son père, Léon qui était abattu quelques dizaines de minutes plus tard. C'est dans la maison Mandrillon que plusieurs personnes attendent les ordres de mission de Léon. Serge Molard et César Mandrillon partent alors prévenir les correspondants de Lajoux, Maurice Rolandez remonte aux Molunes, Gaston Lançon rejoint son groupe aux Eterpets. Restent avec Léon, Roger Mandrillon et Pascalin, un instructeur du maquis. Léon sera abattu, sa maison incendiée.
La cérémonie se déroule maintenant tous les ans en premier lieu vers la stèle de Julien Mandrillon à Clavières puis vers la stèle de son père, Léon qui se situe à côté de la maison reconstruite après guerre.
Cette année, Aline Guelpa, présidente de " Mémoires de la Résistance et des Maquis de l'Ain et du Haut-Jura " officiera ces deux cérémonies, avec à ses côtés, Raphaël Perrin, maire de Septmoncel, les porte-drapeaux, la famille Mandrillon, des membres du conseil municipal et d'habitants de la commune.
" Au-delà de ce que nous impose le devoir de mémoire, il y a plus que cela, l'Histoire racontée. Celle-ci n'est pas toujours totalement partagée et pas forcément juste " relèvera Raphaël Perrin. Il rapportera les propos de son père, qui à l'époque des faits avait été marqué. " Il m'arrive souvent de penser à Julien. Vous qui souhaitez transmettre la mémoire, je suis toujours mal à l'aise. A l'âge où il est tombé, il n'avait pas l'expérience de vie que nous avons la chance de vivre, d'apprécier ".
Avec Mme Guelpa, ils déposeront alors une gerbe sur la stèle de Clavières avant de se rendre vers la stèle où se trouvait la maison de Léon Mandrillon. " Ce 17 juin 2023 représente le 79e anniversaire de ces événements, dans 20 ans nous serons déjà à un siècle. Mon père m'emmenait aux cérémonies, à la Darbella, à la Borne au Lion. Aujourd'hui je ne porte pas l'écharpe même si je suis néanmoins le représentant de l'Etat. C'est aussi pour réexprimer les choses en toute humilité afin de rester fidèle à l'esprit de Julien et Léon. Avant à Clavières et ici, il s'est passé des choses. Entre le moment où Julien tombe sous les balles, la maison incendiée, il s'est passé des choses " répéta-t-il. " Roger et Pascalin arrêtés par la colonne allemande sont repassés le lendemain par Septmoncel, il s'est passé des choses.
Tout ce qui a été raconté, dit, peut-être sujet à interprétation, l'Histoire s'écrira bientôt sans concession. Serge Molard et César Mandrillon ont entendu siffler les balles. Pendant 8 jours des résistants ont coupé des bois sur les Gy, bloquant la route Julien se trouve face aux Allemands alors qu'ils viennent de dégager la voie. Son père est abattu un peu plus tard alors qu'il venait de donner un ordre de dispersion. Roger et Pascalin sont restés avec lui jusqu'à l'arrivée des Allemands.
L'Histoire devra s'écrire sous la forme de l'histoire sans complaisance.
Sans écharpe, je suis dans la confidence. Je ne sais toujours pas pourquoi ce 17 juin vers 1944 vers 16h. Julien est abattu, ni pourquoi il en a été de même pour Léon un peu plus tard ? ". Raphaël Perrin concluera " Malchanceux, ils ont été là pour laisser une trace dans l'histoire du pays "
0 commentaires