Les Moussières, cérémonie du 19 mars
Le dimanche 18 mars 1962 les accords d'Evian préparés secrètement aux Rousses officialisaient le cessé le feu d'une guerre commencée 8 ans plus tôt en 1954 : la guerre d'Algérie. Près de 130 jurassiens y perdirent la vie. 61 ans plus tard le dimanche 19 mars à 11h, sous l'égide du comité FNACA de Viry Haut Jura Sud et de son président Roland Colomb se sont tenues aux Moussières les commémorations de ce cessé le feu.
Trois plaques furent d'abord déposées sur deux tombes d'anciens membres de la FNACA : Michel Perrier, René Blanc et sur la tombe de Maurice Millet enfant des Moussières arraché aux siens à l'âge de 23 ans : le 22 février 1956 dans la région de Sidi Kamber, à quelques dizaines de kilomètres au nord de Constantine. Solange Colomb lut un poème déjà récité en 2015 lors de l'inauguration de la place Maurice Millet : " Maurice, ta vie s'arrêtant dans le sable brulant, par un coup de fusil tout au bout de la nuit, bien loin de tes épicéas, un soir tu tombas, loin de tes parents, dans ce sable brulant, loin de la cote de La Mura, bien loin de la ferme du Crozat, le sacrifice de tes 23 ans restera dans la mémoire des Mousserands ".
M. Jean-Charles Vuillard reçu ensuite la Croix du combattant par Mme la député, Marie-Christine Dalloz, le président Colomb rappela le récit de son passage en Algérie : " Jean-Charles fut incorporé le 2 janvier 1961 à la caserne du fort de la Duchère puis embarqua de Marseille vers Alger et à Philippeville (aujourd'hui Skikda), puis Constantine et Teleghma sur le plateau de Setif, où il fit ses classes dans les radios et transmissions, dès lors il sera affecté à Batna au 7e régiment de tirailleurs algériens, enfin, après plus de 21 mois Jean-Charles sera libéré le 24 novembre 1962 avec le grade de caporal-chef".
"Quand la nuit essaye de revenir il faut rallumer les grandes dates comme des flambeaux " Victor Hugo.
M. Christian Rochet, maire des Moussières souhaitait rappeler par son discours l'importance du devoir de mémoire : " Les anciens combattants refusent aujourd'hui d'apparaitre comme des survivant d'un passé révolu, enfants du 2nd conflit mondial, ils ont subi toutes les privations, à l'âge de 20 ans ils allaient être plongés dans une guerre, 28 mois sous le même uniforme suffiront à les faire vieillir de plusieurs années. Jeunesse brisée, avenir incertain dans un monde indifférent ayant comme conséquence une difficile réinsertion dans la vie civile. Depuis 1963 nous leur rendons un hommage solennel. Les anciens combattants en Afrique du Nord se tournent vers la jeunesse : vous possédez cette richesse, vivre dans un pays libre, en paix dans une démocratie fondée sur les valeurs de la république, devenez acteurs de votre histoire. Jeunes gens : depuis l'école communale vous avez appris le sens des mots Liberté, Egalité, Fraternité, les générations actuelles peuvent trouver au travers des ces commémorations les signes du souvenir sans lesquels tous peuples ne peuvent bâtir un avenir ", il terminait en citant Victor Hugo.
Mme Dalloz, insistait elle aussi sur les valeurs de transmission : " 30 000 jeunes français ne sont pas revenus de cette guerre, commémorer aujourd'hui le cessé le feu est fondamental : s'il n'y a pas l'ensemble du travail des anciens combattants et s'il n'y a pas la volonté commune de participer à ces commémorations et bien nous finirons par oublier, et ce serait la pire des choses. Je suis heureuse de vous voir rassemblés aux Moussières devant ce monument aux morts : cela à du sens, c'est notre histoire commune. Je vous assure de tout mon soutien : aux anciens combattants mais aussi à la jeunesse ici présente ".
M. Colomb n'oubliait pas de rappeler les souvenirs de Pierre Lebourg des Bouchoux tombé le 27 aout 1955 à l'âge de 21 ans à Djebel Fortass, André Perrier de la Pesse tombé le 27 septembre 1956 à l'âge de 24 ans à Hadjerat M'Quil à côté de son ami Paul Poncet, ainsi que les anciens adhérents mousserands décédés de la FNACA : Paul Grostabussiat, Jean Grosrey, Paul Millet, Claude Duraffourg et Antoine Perrier.
Une gerbe était ensuite déposée devant le monument aux morts par Mme Dalloz et MM Colomb et Etienne Gros.
M. Rochet remerciait ensuite les élus, Marie-Christine Dalloz, Jean-Daniel Maire conseiller départemental, Stéphane Gros, maire de Bellecombe, Jérôme Grenard, maire des Bouchoux, les anciens combattants et toute l'assemblée de leurs présences et invitait toutes et tous au verre de l'amitié à la salle des Dolines.
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